2023/09/10

堀辰雄「風立ちぬ」

10年前に読んだという記事がこのブログにある。

自分でも「風立ちぬ」は読んだという記憶はあったのだが、どんな話だったか、どんな文体だったか、堀辰雄はどんな作家なのか、ということが全くと言っていいほど残っていないことに気づき、もう一度読んだ。

新潮文庫 平成25年118刷

110ページくらい。

堀辰雄は1904(明治37)年生まれ、1953(昭和28)年没

風立ちぬはサナトリウムが舞台で女性が病気で亡くなってしまう話である。
女性というのは恋人のような存在であり入院に付き添い父親とも対面するほどの仲である。
この話は事実に基づいていて、年譜を見ると婚約者であったらしい。
作中では付添人であるかのように描かれているが、この時堀自身も病気で二人で療養していたそうだ。

女性は亡くなるのだが、亡くなる描写はない。
症状が悪化して絶望的な状況になってきたことが描写されるところでいったん場面は転換し、
転換した後はすでに彼女が亡くなった後の日記形式である。

自分の婚約者が亡くなったという事実に基づいていてまだ30代前半であったばかりのことを書いているから無理もないが、非常に主観の強い、自分と女だけが隔絶されたような世界が描かれている。

一人称で語られたり日記形式だったりするものはよくある。ウェルテルなんかもそうだ。それにしても風立ちぬは主観が強く独善的とさえ感じた。

ちなみに歌謡曲やアニメのタイトルにもなっている「風立ちぬ」であるが、ポールヴァレリーの詩が出典である。

冒頭に原文が引用される。

  Le vent se lève, il faut tenter de vivre
  PAUL VALÉRY

そして作中は訳文で引用される

 風立ちぬ、いざ生きめやも。


「生きめやも」ってどういう意味?フランス語より不明。


(推量の助動詞「む」の已然形「め」に反語の意を表わす係助詞「や」、
詠嘆を表わす係助詞「も」の付いたもの) 「めや」の反語の意に詠嘆の意が加わったもの。
…することがあろうか、いやそんなことはない。どうして…でなどあろうか。

※万葉(8C後)一・二一「紫のにほへる妹を憎くあらば人妻ゆゑに吾れ恋ひ目八方(めやも)」
※古今(905‐914)恋一・五一二「たねしあれば岩にも松はおひにけり恋をし恋ひばあはざらめやも〈よみ人しらず〉」




これはどうやら誤訳のようで、本来の意味は「生きようとしなければならない」という生に対して肯定的な意味であり、堀辰雄の訳では「生きられようか(できない)」という否定的な意味になるそうである。


もしかしたら意図して本来の意味と違うように訳したのかもしれない。
もしくは、あまりに絶望していたので生きるべきというところを生きられない、と読んでしまったのか。

私も洋楽の歌詞などを自分の独特の解釈で「誤解」してしまうことはよくある。


ついでなので原文をコピーしておく。
残念ながら原文は理解不能、訳文を読んでもよくわからない。


LE CIMETIÈRE MARIN

Μή, φίλα ψυχά, βίον ἀθάνατον σπεῦδε, τὰν δ’ ἔμπρακτον ἄντλεῖ μαχανάν.
PindarePythiques, III.


Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes ;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée !
Ô récompense après une pensée
Qu’un long regard sur le calme des dieux !

Quel pur travail de fins éclairs consume
Maint diamant d’imperceptible écume,
Et quelle paix semble se concevoir !
Quand sur l’abîme un soleil se repose,
Ouvrages purs d’une éternelle cause,
Le Temps scintille et le Songe est savoir.

Stable trésor, temple simple à Minerve,
Masse de calme, et visible réserve,

Eau sourcilleuse, Œil qui gardes en toi
Tant de sommeil sous un voile de flamme,
Ô mon silence !… Édifice dans l’âme,
Mais comble d’or aux mille tuiles, Toit !

Temple du Temps, qu’un seul soupir résume,
À ce point pur je monte et m’accoutume,
Tout entouré de mon regard marin ;
Et comme aux dieux mon offrande suprême,
La scintillation sereine sème
Sur l’altitude un dédain souverain.

Comme le fruit se fond en jouissance,
Comme en délice il change son absence
Dans une bouche où sa forme se meurt,
Je hume ici ma future fumée,
Et le ciel chante à l’âme consumée
Le changement des rives en rumeur.

Beau ciel, vrai ciel, regarde-moi qui change !
Après tant d’orgueil, après tant d’étrange
Oisiveté, mais pleine de pouvoir,
Je m’abandonne à ce brillant espace,
Sur les maisons des morts mon ombre passe
Qui m’apprivoise à son frêle mouvoir.


L’âme exposée aux torches du solstice,
Je te soutiens, admirable justice
De la lumière aux armes sans pitié !
Je te rends pure à ta place première :
Regarde-toi !… Mais rendre la lumière
Suppose d’ombre une morne moitié.

Ô pour moi seul, à moi seul, en moi-même,
Auprès d’un cœur, aux sources du poème,
Entre le vide et l’événement pur,
J’attends l’écho de ma grandeur interne,
Amère, sombre, et sonore citerne,
Sonnant dans l’âme un creux toujours futur !

Sais-tu, fausse captive des feuillages,
Golfe mangeur de ces maigres grillages,
Sur mes yeux clos, secrets éblouissants,
Quel corps me traîne à sa fin paresseuse,
Quel front l’attire à cette terre osseuse ?
Une étincelle y pense à mes absents.

Fermé, sacré, plein d’un feu sans matière,
Fragment terrestre offert à la lumière,
Ce lieu me plaît, dominé de flambeaux,
Composé d’or, de pierre et d’arbres sombres,

Où tant de marbre est tremblant sur tant d’ombres ;
La mer fidèle y dort sur mes tombeaux !

Chienne splendide, écarte l’idolâtre !
Quand, solitaire au sourire de pâtre,
Je pais longtemps, moutons mystérieux,
Le blanc troupeau de mes tranquilles tombes,
Éloignes-en les prudentes colombes,
Les songes vains, les anges curieux !

Ici venu, l’avenir est paresse.
L’insecte net gratte la sécheresse ;
Tout est brûlé, défait, reçu dans l’air
À je ne sais quelle sévère essence…
La vie est vaste, étant ivre d’absence,
Et l’amertume est douce, et l’esprit clair.

Les morts cachés sont bien dans cette terre
Qui les réchauffe et sèche leur mystère.
Midi là-haut, Midi sans mouvement
En soi se pense et convient à soi-même…
Tête complète et parfait diadème,
Je suis en toi le secret changement.

Tu n’as que moi pour contenir tes craintes !

Mes repentirs, mes doutes, mes contraintes
Sont le défaut de ton grand diamant…
Mais dans leur nuit toute lourde de marbres,
Un peuple vague aux racines des arbres
A pris déjà ton parti lentement.

Ils ont fondu dans une absence épaisse,
L’argile rouge a bu la blanche espèce,
Le don de vivre a passé dans les fleurs !
Où sont des morts les phrases familières,
L’art personnel, les âmes singulières ?
La larve file où se formaient des pleurs.

Les cris aigus des filles chatouillées,
Les yeux, les dents, les paupières mouillées,
Le sein charmant qui joue avec le feu,
Le sang qui brille aux lèvres qui se rendent,
Les derniers dons, les doigts qui les défendent,
Tout va sous terre et rentre dans le jeu !

Et vous, grande âme, espérez-vous un songe
Qui n’aura plus ces couleurs de mensonge
Qu’aux yeux de chair l’onde et l’or font ici ?
Chanterez-vous quand serez vaporeuse ?
Allez ! Tout fuit ! Ma présence est poreuse,

La sainte impatience meurt aussi !

Maigre immortalité noire et dorée,
Consolatrice affreusement laurée,
Qui de la mort fait un sein maternel,
Le beau mensonge et la pieuse ruse !
Qui ne connaît, et qui ne les refuse,
Ce crâne vide et ce rire éternel !

Pères profonds, têtes inhabitées,
Qui sous le poids de tant de pelletées,
Êtes la terre et confondez nos pas,
Le vrai rongeur, le ver irréfutable
N’est point pour vous qui dormez sous la table,
Il vit de vie, il ne me quitte pas !

Amour, peut-être, ou de moi-même haine ?
Sa dent secrète est de moi si prochaine
Que tous les noms lui peuvent convenir !
Qu’importe ! Il voit, il veut, il songe, il touche !
Ma chair lui plaît, et jusque sur ma couche,
À ce vivant je vis d’appartenir !

Zénon ! Cruel Zénon ! Zénon d’Élée !
M’as-tu percé de cette flèche ailée

Qui vibre, vole, et qui ne vole pas !
Le son m’enfante et la flèche me tue !
Ah ! le soleil… Quelle ombre de tortue
Pour l’âme, Achille immobile à grands pas !

Non, non !… Debout ! Dans l’ère successive !
Brisez, mon corps, cette forme pensive !
Buvez, mon sein, la naissance du vent !
Une fraîcheur, de la mer exhalée,
Me rend mon âme… Ô puissance salée !
Courons à l’onde en rejaillir vivant !

Oui ! Grande mer de délires douée,
Peau de panthère et chlamyde trouée
De mille et mille idoles du soleil,
Hydre absolue, ivre de ta chair bleue,
Qui te remords l’étincelante queue
Dans un tumulte au silence pareil,

Le vent se lève !… Il faut tenter de vivre !
L’air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs !
Envolez-vous, pages tout éblouies !
Rompez, vagues ! Rompez d’eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs !